Vous avez violés une Shade.
Voilà, ce sont les faits, inutile de se voiler la face sur cet acte que vous aviez commis. Mais après tout, elle le méritait, n'est-ce pas ? Cette voleuse, fouineuse. C'était à elle de ne pas se ramener dans la chambre d'Eisheth. C'était à elle de ne pas saccager les biens d'une Guardian. Pourtant, tu ne voulais pas que ta première fois avec la Guardian soit ainsi. Tu aurais préféré que ce ne soit qu'à deux, sous l'envie qui vous emporte. Pas... Pas lors d'un viol. Parce que tu l'apprécies bien, celle-là. Il y a une proximité, un magnétisme dont tu ne sais pas te défaire autant que tu ne sais pas le décrire. C'est comme si elle avait toujours fait partie de ta vie, à voir à quel point vous étiez à l'aise l'une de l'autre et ce, même si votre rencontre était récente. Trop récente. Quelques semaines tout au plus. Tu étais tout juste revenue d'une mission et la voilà, qui est apparue dans ton champ de vision et t'as quasi assommée de sa beauté. Depuis, incapable de la lâcher tandis que tu la désires jour et nuit. C'est pire depuis que tu es parvenue à la voir nue, bien plus intéressée à ce corps que celui de la Shade même si les punitions se sont vues majoritairement attribuées à la sale voleuse. Mais toi, t'as envie de recommencer. Rien que toutes les deux. Apprendre à la découvrir elle, toute entière, te laissant bercer par cette attraction irrésistible.
Mais vous n'aviez toujours rien fait, malgré tout. C'était au point mort le plus complet. Le temps de vous remettre de votre geste trop récent, d'encaisser les personnalités découvertes l'une de l'autre. Et encore, des secrets, tu en avais bien plus que ça en réserve, mais c'était hors de question qu'elle ne sache. Hors de question qu'elle ne découvre qui tu es
vraiment. Tu ne voulais pas perdre de valeur à ses yeux, baisser dans son estime. Une princesse comme Guardian? C'était d'un ridicule absolu et probablement qu'elle te croirait faible. Et s'il y a bien une chose que tu ne veux pas, c'est de passer pour une faible à ses yeux, de celles que l'on doit protéger à tout prix de tout, au risque qu'elle ne se casse. Au risque qu'elle ne se blesse. Tu as été suffisamment couvée par ton passé, c'était terminé. Même si... Même si au fond, tu ne dirais pas non à ce qu'elle te garde dans ses bras dans une douce étreinte.
Ressaisies-toi.
Ton corps était en sueur, luisant, collant, c'en était quasi désagréable. Vous aviez mis l'accent sur l'entraînement aujourd'hui, entre la course, le rameur et maintenant les sacs de sable. Tu trouves pourtant moyen de lui sourire lorsqu'elle étire ses lèvres, entre deux mouvements de sacs. Tu es épuisée, mais ça, tu as l'énergie pour le faire. Et enfin, elle déclare une pause. Tes cheveux en demie queue de cheval, tu avais cette sensation que ton débardeur large collait autant à ta peau que ce soutien-gorge sport qui était déjà bien collé contre ton épiderme de base. Puis ce legging... Tu n'avais qu'une envie et c'était de le retirer lors d'une bonne douche.
« Déjà ? Faible ! » Tu la taquines pourtant alors que visiblement, tu es tout autant due pour une pause, par ton souffle un peu plus court et cette peau luisante.
Un rire t'échappe sous la claque, dans un petit sursaut, tandis que tu utilises la Guardian comme chaise, sans te gêner, sans la ménager de ton poids. Tu lui tapes la cuisse en échange alors que tu ouvres ta bouteille.
« Mais ça va, j'y peux rien si t'es confortable ! C'est ta faute, pas la mienne. » Tu lui décoches un sourire amusé tandis que tu en profites pour boire de l'eau. Et merde que ça fais du bien, cette eau fraîche après tout ces efforts, toute cette chaleur endurée. Tu ne voulais que prendre une douche et t'installer sous ta couette devant un film, c'était mal, ça ? Une bonne coupe de vin à la main et puis voilà. Le paradis. Peut-être des cheveux à caresser par le fait-même, ce ne serait pas de refus. Et si tes pensées se détournent vers la brune, tu n'oses pas le demander, tu n'oses rien dire. Vous n'étiez que des amies, n'est-ce pas? L'inviter pour un film, collées l'une à l'autre, ce serait probablement trop étrange. D'autant plus que vous n'aviez rien fait depuis ce soir-là, si ça se trouve, ce n'était qu'un épisode passager. Vous aviez bu, après tout.
Tu t'étouffes un peu sur ton eau tandis qu'elle te sort cette voix, ces paroles. Et si les mots semblent sincères, le timbre se veut loufoque, cocasse. Comme une blague, au final. Tu refermes ta bouteille d'eau et tu oses passer une jambe de travers afin de mieux t'installer contre son bassin, une jambe de chaque côté.
« C'est vrai? » Que tu demandes avec un timbre de voix faussement innocent à ton tour, accompagnant la blague que tu présumes, papillonnant même un peu des yeux. Tu presses une main sur le banc, juste en haut de la tête de la belle afin de te tenir tandis que tu te penches. Tout près de son visage, de ses jolis yeux et ses lèvres envoûtantes. Puis, lorsque tu es assez près, tes lèvres s'étirent dans un large sourire.
« Petite perverse! » Tu taquines de nouveau en lui pinçant doucement la joue, suivi d'un rapide petit baiser au coin de ses lèvres. Rapide, incontrôlé, trop bref pour être continué. Une envie, un besoin, que tu te devais de réclamer sans pour autant assumer la prolongation. Des amies, n'est-ce pas? Le geste mis à terme, tu te redresses le corps, reprend ta position assise, tes mains mollement appuyées à son ventre.
« Allez. On va à la douche, dis ? J'en ai marre d'être pleine de sueur comme ça. »(c) AMIANTE